La voleuse nocturne - Une nouvelle by Unknown

La voleuse nocturne - Une nouvelle by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782897338398
Éditeur: Éditions AdA
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre 9

Kane fronça les sourcils lorsqu’il déplaça la pierre pour entrer dans la chambre principale. L’odeur de Gérard était présente dans la pièce, et quelqu’un faisait les cent pas à l’extérieur. Il mit ses pantalons et ouvrit précipitamment la porte pour découvrir Gérard qui se tordait les mains.

— Pardonnez-moi, maître. Je suis venu vous réveiller, mais vous n’étiez pas dans votre chambre. Je vous aurais averti plus tôt, mais je n’arrivais pas à vous trouver, dit-il en le regardant dans les yeux. Ils l’ont emmenée.

— Qui ont-ils emmené ? sourcilla Kane. Que me dites-vous là, Gérard ?

Son serviteur baissa les yeux sur ses mains.

— Marguerite. Le commissaire de police est venu la chercher avec un mandat d’arrêt. J’ai tenté de les en empêcher. Je leur ai dit qu’elle était votre femme, et non pas mademoiselle Rousseau, mais ils l’ont tout de même emmenée.

Kane serra les poings et retourna dans sa chambre mettre une chemise. Se précipiter vers la prison en ayant l’air d’un cinglé à moitié habillé n’aiderait pas à faire libérer Rita. Il devait reprendre ses esprits.

Et il avait besoin d’argent.

Depuis la chute de Napoléon et la destruction de la Bastille, une bourse bien garnie influençait la justice plus rapidement que le fait d’être innocent. Et si l’argent ne réglait pas les problèmes, il n’hésiterait pas à faire usage de la force.

Quelques minutes plus tard, habillé de pied en cap, sa bourse attachée à sa ceinture, Kane chevaucha Kukulkan en direction de la prison de Paris.

• • •

La porte éclata, s’ouvrit sans être déverrouillée ni même sans tourner la poignée. La lueur d’une chandelle oscilla à côté de lui, laissant le visage d’Antoine baigné d’ombres.

Seules ses dents acérées étincelaient.

— Tu m’as brisé le cœur, Marguerite, dit-il en lui empoignant le haut du bras avec fermeté pour la retourner et rompre les liens qui retenaient ses mains.

— Tu n’as pas de cœur, Antoine. Plus maintenant.

Les doigts froids d’Antoine lui encerclaient le poignet, la retournant dos contre lui. Marguerite tira sur son bras, tentant de se libérer de son emprise.

— C’est faux, dit-il en la tirant vers lui.

Son souffle empestait le sang et la mort.

— Je t’aime assez pour te donner une dernière chance. Tu as déjà voulu m’épouser, souviens-toi.

Des larmes jaillirent, mais la voix de Marguerite ne trembla pas.

— L’artiste que j’ai jadis aimé est mort le soir où tu as vendu ton âme pour devenir immortel.

Il l’entraîna dans son studio, et elle poussa une exclamation de surprise.

— Qu’as-tu fait ?

Callia était assise, mains et pieds liés à une chaise, un bâillon couvert de larmes sur la bouche. Sa robe était déchirée, exposant un sein couvert de marques de morsures. Elle avait également des marques de perforation sur les bras et les jambes, mais elle était encore consciente.

— Espèce d’animal ! dit Marguerite en le giflant de sa main libre.

Il se moqua d’elle en faisant semblant d’être offusqué.

— Je croyais que mon sang-froid te plairait. Peut-être préférerais-tu que je boive tout mon soûl tandis que la vie s’échappe doucement de son corps ?

— Libère-la, Antoine, dit-elle en soutenant son regard, repoussant la peur.



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